AVANT LE BOUDDHISME
L'Inde des brahmanes
Bien que l'Inde
soit alors dominée par la religion brahmane, le royaume où
naît Bouddha semble à l'écart de cette influence et
voit se développer une nouvelle religion, le jaïnisme. Cet
ordre mendiant laissera une empreinte profonde sur Bouddha. Considérés
tous deux comme des hérésies, jaïnisme et bouddhisme
vont affronter les guerres de clan et développer un message de
paix, qui n'a rien perdu de son actualité.
L'Inde au temps
de Bouddha
Au 2e millénaire avant J.-C., les Aryens, peuple conquérant,
pénètrent dans la péninsule indienne. Originaires
du Caucase et de la Méditerranée orientale, ils atteignent
le bassin du Gange, assimilent les populations locales et fondent divers
royaumes. A l'époque de la naissance de Bouddha, ces royaumes sont
en proie à des guerres de conquête, destinées à
s'assurer la suprématie de la péninsule indienne.
Le brahmanisme
Bouddha naît dans une société dominée par la
religion brahmanique. Celle-ci a été apportée par
les Aryens et se fonde sur un ensemble de textes sacrés, les Védas
et les Upanishads, et sur l'existence d'un Etre suprême, Brahma,
qui peut prendre un nombre illimité de formes. Le pouvoir sacerdotal
est exercé par des prêtres appelés brahmanes. Détenteurs
de pouvoirs surnaturels, ceux-ci commandent non seulement aux hommes mais
aux dieux eux-mêmes.
Le jaïnisme
A la même époque que le bouddhisme apparaît la religion
jaïniste, en réaction contre le brahmanisme et son système
de castes. Ce courant se fonde sur un ascétisme extrême et
le respect absolu de toute forme de vie, humaine, animale ou végétale.
Cette notion de non-violence influencera profondément le bouddhisme.
Bouddha pratique pendant un temps la voie du jaïnisme avant de l'abandonner.
NAISSANCE DE BOUDDHA
Le prince et le
mendiant
Peu de temps avant
la naissance de Bouddha, un sage lui prédit une destinée
exceptionnelle. A la naissance, l'enfant reçoit le prénom
de Siddharta, " celui qui obtient la réussite ". Mais
la prospérité que connaîtra le jeune prince n'est
pas celle dont ses parents rêvaient. Jeune homme, Siddharta découvre
que le vrai bonheur ne réside pas dans la possession de richesses
matérielles mais dans celle d'une vérité intérieure,
accessible uniquement à l'issue d'une quête âpre mais
salvatrice.
Réalité
d'une naissance
Bouddha, de son vrai nom Siddhartha Gautama, voit le jour en 556 avant
J.-C., non loin de Kapilavastu. Cette ville, située sur le versant
indien de l'Himalaya, est la capitale luxueuse d'un royaume sur lequel
règne le père de Bouddha. Les parents de Siddhartha appartiennent
à la tribu des Çakya, nom d'où provient l'une des
appellations de Bouddha, Çakyamuni ou le Sage des Çakya.
Sept jours après la naissance de Siddhartha, sa mère meurt.
Légende
d'une naissance
Un jour, la reine de Kapilavastu a une étrange prémonition.
Elle rêve qu'un éléphant blanc lui perce le flanc.
Neuf mois plus tard, un enfant sort de ce même flanc, recueilli
sur un linge par un dieu. A peine né, l'enfant se redresse, lance
un chant de victoire et se proclame " l'unique vénérable
du monde ". Cette légende sur la conception et la naissance
immaculées de Bouddha n'apparaît que plusieurs siècles
après sa mort.
La jeunesse
Élevépar sa tante, Siddhartha est destiné à
succéder à son père. Il témoigne d'une profonde
érudition et d'une grande habileté aux exercices physiques
et équestres. À l'âge de seize ans, il se marie, après
avoir obtenu la main de sa cousine à l'issue d'un concours à
l'arc. Mais le luxe, dans lequel le roi l'entretient de force, coupe le
jeune homme du monde extérieur. Siddhartha commence à se
lasser de cette vie oisive et à deviner qu'une réalité
tout autre l'attend au-delà des murs du palais.
Les quatre rencontres
Au cours de promenades dans la cité de Kapilavastu, la vie s'offre
aux yeux de Siddhartha dans toute sa cruauté. Trois rencontres
décident alors de son destin : un vieillard au corps laminé,
un homme atteint de la peste et un cadavre que l'on conduit au bûcher.
Siddhartha serait resté sans recours face à une telle misère,
s'il n'avait alors croisé un moine-mendiant. A l'issue de cette
quatrième rencontre, il pressent qu'il existe un moyen de s'affranchir
de la souffrance. Siddhartha abandonne sa femme, son fils qui vient de
naître, et ses prérogatives princières. Il gagne la
forêt et s'habille d'un simple vêtement d'écorce.
L'éveil
A l'âge de 29 ans, Siddhartha entame une nouvelle existence. Après
avoir écouté les enseignements des ascètes brahmanes,
il entame une vie de jeûne et de mortifications. Le corps squelettique
et l'esprit obscurci, Siddhartha réalise bientôt qu'une vie
de privations ne vaut pas mieux qu'une vie de plaisirs. S'éloignant
des extrêmes, désir et ascèse, il emprunte ce qu'il
appelle la " voie du milieu ". Alors qu'il médite sous
un arbre, il a la révélation de la véritable nature
de la condition humaine et du moyen d'y échapper. Siddhartha Gautama
est devenu le Bouddha, c'est-à-dire l'Éveillé.
L'enseignement
Revenu auprès de ses semblables, Bouddha commence une longue vie
de pérégrinations et de prêches dans le nord-est de
l'Inde. Son premier sermon, près de Bénarès, convertit
cinq moines-mendiants : la communauté bouddhiste, ou sangha, est
née. Le chemin de l'éveil, proposé par Bouddha, séduit
un nombre croissant de personnes de toutes conditions sociales, parmi
lesquelles des membres de sa famille et son fils. Abandonnant famille
et foyer, les disciples s'engagent sur les pas de leur maître.
La mort
Après un apostolat de quarante-cinq années, Bouddha sent
la mort s'approcher. Il réunit ses disciples et les exhorte à
tendre tous leurs efforts sur la voie du salut. Après avoir prononcé
ses dernières paroles, Bouddha s'éteint. Il est âgé
de plus de 80 ans. Il vient d'accéder à la délivrance
suprême, au nirvana. Des honneurs royaux sont réservés
à sa dépouille mortelle.
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