Les quatre branches
Tel le négatif
d'une photographie, le bouddhisme donne lieu à de multiples développements.
Sans doute est-il dans la nature d'une doctrine qui reconnaît elle-même
que tout est flux, de ne cesser d'évoluer. Quelles que soient les
divergences, le dharma demeure le véhicule (ou yana) qui aide les
fidèles à traverser le fleuve des réincarnations
et à accoster aux rives du nirvana.
Histoire d'un
schisme
En 386 avant J.-C., se tient le deuxième concile bouddhique. Au
cours de ce dernier se cristallisent les divergences entre fidèles
sur l'interprétation des enseignements du Bouddha, entré
dans le nirvana cent ans auparavant. C'est le premier schisme auquel est
confrontée la communauté bouddhique. En son sein, il contient
les germes de la rupture qui conduira à la séparation de
la communauté bouddhique en deux grands courants, le Petit Véhicule
et le Grand Véhicule.
Le Petit Véhicule
Constitué en école au 3e siècle avant J.-C., le Petit
Véhicule représente la branche orthodoxe du bouddhisme.
Son nom lui a été attribué, de façon péjorative,
par les réformateurs du Grand Véhicule. Le Petit Véhicule
se considère comme le seul enseignement fidèle à
la prédication du Bouddha. Son principal objectif est d'aider chaque
individu à mettre fin à la souffrance et à accéder
au nirvana. Pris dans le sens d'enseignement, le Véhicule constitue
le moyen mis à la disposition de chacun pour atteindre l'éveil
et la délivrance.
Le Grand Véhicule
Au Ier siècle après J.-C., un courant réformiste,
le Grand Véhicule, proclame son désaccord avec l'écart
sans cesse grandissant entre les moines et la communauté laïque.
Au lieu de privilégier la délivrance individuelle, le Grand
Véhicule prône le salut de tous les êtres vivants.
Cette préoccupation se traduit par le développement de la
notion de compassion, exprimée à l'égard des autres
par les " êtres d'éveil " que sont les bodhisattva.
Le Véhicule
tantrique
Apparu en Inde au VIIe siècle comme branche du Grand Véhicule,
et intégrant certains rites et cultes populaires, le Véhicule
tantrique privilégie les symboles et le rituel dans la recherche
de l'éveil. Les tantras ou textes ésotériques, la
répétition de syllabes sacrées, inspirées
de l'hindouisme, et la nécessité d'une initiation par un
maître y jouent un rôle déterminant.
Le bouddhisme
Zen
Au VIe siècle après J.-C., un moine d'origine indienne s'inspire
de la position du Bouddha au pied de l'arbre de l'éveil et préconise
de revenir à la seule pratique de la méditation pour parvenir
à l'illumination. Il fonde en Chine l'école Chan ou "
école de méditation ", qui connaît un développement
fulgurant au Japon, sous le nom d'école Zen. A l'étude des
textes, cette dernière préfère la relation de maître
à disciple, ainsi que la pratique d'exercices physiques et spirituels.
Distribution géographique
Les frontières doctrinales entre Petit Véhicule et Grand
Véhicule trouvent leur traduction sous forme de frontières
géographiques. Cette distinction se double d'une opposition entre
la douceur du bouddhisme méridional et la rigueur du bouddhisme
septentrional. Elle se traduit également par le contraste qu'offrent,
par exemple, la robe safran du moine sri lankais et la robe rouge du moine
tibétain.
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