Au fur et à mesure de l'expansion du bouddhisme, les images symbolisant les principaux événements de la vie de Bouddha se multiplient. Mais à destin exceptionnel, représentation exceptionnelle. Un ensemble de règles iconographiques extrêmement précises codifie alors les gestes et attitudes de Bouddha, contribuant à le distinguer de l'ensemble des êtres et à lui conférer un statut de dieu.

Les quatre attitudes
Un jour, Bouddha, dont le succès ne cesse d'intriguer, est appelé par ses adversaires à prouver la véracité de son enseignement. A cette fin, il accomplit un certain nombre de miracles, au cours desquels il parvient à créer et multiplier sa propre image, apparaissant alors dans quatre positions différentes - debout, marchant, assis et couché. Ces attitudes sont les seules dans lesquelles Bouddha peut être représenté.

Bouddha assis
Assis en tailleur, jambes croisées et mains jointes sur les genoux, Bouddha se livre à la méditation. Cette représentation évoque la position dite du lotus, qui a été celle de Bouddha sous l'arbre de l'éveil, avant qu'il n'accède à l'illumination. C'est l'une des images les plus récurrentes de l'iconographie bouddhique, sans doute en raison du sentiment de paix et de quiétude qu'elle diffuse.

Bouddha en marche
La représentation d'un Bouddha dont tout le corps est en mouvement apparaît essentiellement en Thaïlande, alors que la plupart des pays d'Asie se contentent de suggérer la marche par la position de la tête. Sans doute s'agit-il d'une évocation des premiers temps du bouddhisme, lorsque la foi s'accompagnait de longues pérégrinations. Cette représentation d'un Bouddha en marche illustre ainsi l'importance centrale que le bouddhisme méridional n'a cessé d'accorder au moine-mendiant.

Bouddha allongé
La représentation de Bouddha allongé évoque les derniers instants de Bouddha. Couché sur le côté droit, au pied d'un bosquet, il entre dans le nirvana. Délivré à jamais du cycle des renaissances, il laisse transparaître une étonnante sérénité, symbole de cet état indéfinissable auquel il vient d'accéder.

Bouddha couronné
Au cours de l'histoire, différents attributs, comme les cheveux ramenés en chignon ou en boucles serrées, ont orné le crâne de Bouddha. Les premiers exemples de Bouddha couronné apparaissent au VIIe siècle de notre ère. Une telle représentation manifeste le statut royal attribué parfois à Bouddha, et est liée à la croyance selon laquelle il ne pouvait exister qu'un seul monarque universel.

Les mudras
La position des mains (ou mudras) occupe une place privilégiée dans la sculpture bouddhique. Au nombre de six, les moudras correspondent à des gestes rituels. De façon symbolique, chaque geste fait référence à un moment essentiel de la vie de Bouddha et contribue à la signification globale de la statue. L'un des gestes les plus couramment représentés est celui dit de la " prise à témoin " : la main droite dirigée vers le sol, Bouddha, assis, effleure la terre pour la prendre à témoin de sa victoire sur le démon Mara.

Les 32 marques caractéristiques
Homme éminent s'il en est, Bouddha ne pouvait manquer de se distinguer par des caractéristiques physiques. Dès sa naissance, 32 marques distinctives et 80 signes secondaires sont identifiés. La touffe blanche entre les sourcils et la protubérance crânienne semblent symboliser à elles seules la dimension unique de Bouddha. Témoignage des mérites acquis par Bouddha au cours de ses vies antérieures, ces marques contribuent au caractère sacré des sculptures.