MINORITÉS
Il existe au Laos
de nombreux groupes ethniques, de 65 à 129 suivant les estimations,
certains groupes n'ayant à ce jour pas encore été
suffisamment étudiés pour que l'on puisse définir
leurs origines et leurs appartenances. Ces groupes peuvent entrer dans
5 familles linguistiques (cf. L. Chazee) : les familles Thai-Kadai (Tai),
Austro-asiatique (Mon-Khmer), Miao-Yao, sino-tibétaine (tibeto-birmans)
et les autres (non-définies).
Le gouvernement a tenté de classifier ces populations en fonction
de l'altitude de leur habitat : Laos des plaines (Lao Loum), Laos des
collines (Lao Theung) et Laos des montagnes (Lao Sung). Cette classification
estfort pratique, mais ne répondant pas à des critères
ethnologiques et a tendance à être abandonnée.
Toutes ces minorités ont un degré d'acculturation plus ou
moins grand, en fonction de leur cohésion sociale et de leur position
géographique. C'est ainsi que les Thaï Yang, dans la province
d'Oudomxay ou les Nyuane, dans la province de Xayabury ont adopté
les traditions (religion, habitat, fêtes, habillement
.) des
Lao Loum (Lao des plaines). Les Lue, dans le Nord du pays ou les Khmu,
au Nord et à l'Est n'ont que très partiellement adopté
le mode de vie des Lao Loum. La plupart des minorités dépendant
des familles Miao-Yao et sino-tibétaines ont, quant à elles,
conservé intacte leur tradition.
CULTURE
Cette diversité
ethnique est un des grands atouts du Laos et le restera dans la mesure
où l'on saura organiser un tourisme qui, de toutes façons,
ne peut manquer de se développer. La notion de "tourisme équitable"
doit absolument être présente, tant au plan des retombées
financières qu'au plan culturel. Il est à regretter qu'aujourd'hui,
que peu d'organisations touristiques aient conscience de ces réalités
et les connaissances nécessaires pour faire découvrir ces
cultures fragiles en les respectant.
Les Hmongs enterrent
leur mort. Ils n'ont pas de cimetière fixe. C'est l'esprit du défunt
qui choisit l'endroit où il veut être enterré. Pour
cela, le médium consulte tout le long du chemin, à partir
de la maison pour connaître la direction et la distance.
Il est d'une grande importance pour les Hmong d'avoir les funérailles
souhaitées afin que l'âme prospère dans le monde de
l'au-delà. Il est préférable de mourir dans sa propre
maison de son clan. Lorsque la mort semble imminente, les parents proches
se réunissent autour de la personne mourante pour se réconforter
mutuellement et pour se partager les nombreuses obligation qu'il faut
respecter lorsque la mort survient. Trois coups de feu d'un fusil et les
lamentations des membres de la famille annoncent la mort au village.
Lorsqu'une personne âgée meurt, les enfants et les petits
enfants lavent le corps, l'habillent avec des vêtements qui ont
été réalisés et préparés spécialement
pour cet événement. Chaque femme prépare les vêtements
d'enterrement pour son mari et pour elle-même qui diffèrent
de ceux portés usuellement. Ils sont généralement
faits d'étoffe de chanvre; en plus des pantalons pour l'homme et
de la jupe pour les femmes, il y a trois vêtements ou plus, de différentes
longueurs et placés l'un par dessus l'autre; chaque pièce
est richement brodée, la dernière étant la plus élaborée.
Des bandes de coton blanc sont enroulées autour de chaque jambe
et des chaussures spéciales sont mises aux pieds. Les Hmong les
plus riches utilisent pour cet usage des chaussures chinoises décorées,
alors que les autres employant de simples sandales de chanvre. Les chaussures
sont importantes pour le mort parce qu'elles servent à traverser
" la contrée des gigantesques chenilles à fourrure
qui se trouve sur le chemin vers l'autre monde ". Jusqu'au moment
de l'enterrement, le corps repose sur un catafalque d'environ un mètre
de haut, près de l'autel de la famille.
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