FAUNE
La faible
pression démographique évoquée plus haut a également
contribué au développement d'un grand nombre d'espèces
animales. Ainsi, on a pu encore apercevoir récemment des espèces
quasiment inconnues comme le buf Quang Vu, des espèces considérées
comme disparues, tels le koupreys ou le rhinocéros de Sumatra ou
bien rares comme le dauphin Irrrawaddy (dauphin d'eau douce) ou l'ours
de Malaisie.
On trouve bien sûr au Laos toute la faune commune à la zone
indochinoise : sambar, gaur, bateng, ours noir, civette, les diverses
espèces de primates (macaque à queue de cochon, petit panda,
douc langur, gibbon, pangolin,
), les reptiles (cobra royal, vipère
verte, vipère de Malaisie, varan noir
)
..
Malgré les conséquences de la déforestation et surtout
de la guerre le long de la frontière vietnamienne (bombardements
et défoliants), il reste un certain nombre d'éléphants
sauvages, particulièrement dans les provinces d'Attapeu, Champassak
ou Sayaburi. Le léopard, le tigre ou la panthère bien qu'encore
présents sur le territoire, deviennent extrêmement rares.
L'état de la faune ornithologique est très varié.
Certes, les espèces restent nombreuses (plus de 400) dans les endroits
isolés. Mais à proximité des zones habitées,
la chasse intensive (fusil sommaire à poudre ou arbalète
pour les hommes, lance-pierre ou piège pour les enfants) a anéanti
les populations d'oiseaux. Il est à noter que les pouvoirs publics
font des efforts pour limiter cette chasse et que l'on voit lentement
revenir les oiseaux à proximité des villages.
Chaque rivière et trou d'eau regorge de poissons, de petits crustacés
et d'amphibiens divers. Certains poissons-chats péchés dans
le Mékong peuvent dépasser les 100 kg.
Il est
très difficile d'observer des animaux sauf parfois sur les marchés
lorsqu'ils ont été tués. On peut par contre apercevoir
et contempler de nombreux et magnifiques papillons.
VÉGÉTATION
La faible densité
démographique du Laos (20 habitants au km2 environ) a permis de
conserver un important espace forestier couvrant environ la moitié
du pays. Ces forets, de type tropical pour la plupart, sont généralement
constituées d'arbres à feuilles caduques tombant durant
la saison sèche. Un petit tiers de ces forets sont encore des forets
primaires.
Cependant ces espaces sont en danger à cause de la surexploitation
du bois, dans un certain nombre de zones, le Sud et le Sud-Est du pays
par exemple. Dans le Nord également, certaines forets primaires
le long de la frontière chinoise commencent à souffrir d'une
exploitation mal contrôlée.
Un autre danger est l'essartage traditionnel (culture sur brûlis)
à certaines ethnies montagnardes, pour cultiver essentiellement
le riz de pente, mais également le maïs ou le pavot. En effet
les regroupements plus ou moins autoritaires de ces populations dans des
lieux proches des nouvelles voies de communication ont amené une
diminution de leurs surfaces cultivables, ayant pour conséquence
des temps de jachère beaucoup plus court, ne permettant pas toujours
à la foret de se régénérer. Ainsi par exemple,
dans certaines minorités sino-tibétaines déplacées,
les temps de jachère qui variaient de 18 à 25 ans sur leurs
précédents territoires, ne sont plus que de 5 à 9
ans sur leurs nouvelles zones de culture. Les techniques d'essartage traditionnelles
pratiquées par des populations semi-nomades sur de vastes zones
étaient sans grosses conséquences pour l'environnement.
Elles se révèlent très dommageables sur le plan écologique
lorsqu'elles sont employées par des gens sédentarisés
qui, à cause de la pression démographique, n'ont plus les
surfaces suffisantes pour des temps de jachère raisonnables.
Les fonds de vallée sont en grande partie occupés par des
rizières inondables.
Après la saison des pluies, les berges des rivières, fertilisées
par le limon des crues, sont envahies par des jardins potagers qui produisent
en abondance les légumes nécessaires à la cuisine
lao.
Il y a peu d'arbres fruitiers au Laos sauf le manguier, le bananier, la
plupart des fruits consommés étant importés. Cependant
divers programmes tendent à relancer la culture de certaines variétés
(ananas, par exemple).
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